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Communiqués

Dévoilement du rapport de la Commission

La Commission sur l’avenir de l’agriculture et de l’agroalimentaire québécois rend public son rapport

AGRICULTURE ET AGROALIMENTAIRE : ASSURER ET BÂTIR L’AVENIR


Québec, le 12 février 2008 - Au terme de son mandat, la Commission sur l’avenir de l’agriculture et de l’agroalimentaire québécois rend public le contenu du rapport qu’elle a soumis, le 31 janvier dernier, au ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec, M. Laurent Lessard. Intitulé Agriculture et agroalimentaire: assurer et bâtir l’avenir, ce rapport formule des propositions pour favoriser une agriculture durable et en santé. Il jette un regard neuf et critique sur plusieurs enjeux du secteur.

Un mandat qui prend appui sur une vaste consultation publique
Constituée le 20 juin 2006 en vertu d’un décret gouvernemental, la Commission avait le mandat de dresser un état de situation sur les enjeux et les défis de l’agriculture et de l’agroalimentaire québécois, d’examiner l’efficacité des politiques publiques dans différents domaines qui touchent ce secteur d’activité, d’établir un diagnostic et de formuler des recommandations sur les adaptations à considérer.

Le rapport de la Commission fait suite à une vaste consultation publique tenue dans 15 régions et 27 municipalités du Québec, qui a permis de recevoir quelque 770 présentations, dont 720 étaient soutenues par un mémoire. Il s’appuie aussi sur les travaux du personnel de la Commission, sur plusieurs études externes et sur une série de rencontres avec une variété d’interlocuteurs institutionnels et autres.

Un diagnostic révélateur
Le diagnostic que pose la Commission se veut limpide : le secteur agricole et agroalimentaire est en train de se refermer sur lui-même. S’il est vrai que les systèmes mis en place ont procuré maints bénéfices — mesures de soutien aux agriculteurs, modernisation et professionnalisation de l’agriculture, essor d’une industrie de la transformation alimentaire, développement des coopératives agricoles, etc. —, ils créent aussi des obstacles à l’émergence de nouveaux types d’agriculture, au développement de produits originaux et à l’exploration de nouvelles possibilités. Ces systèmes sont axés sur un modèle dominant de l’agriculture où tout est trop imbriqué dans une vision protectrice du secteur. On a en quelque sorte créé, dans un autre contexte, une place forte qui voulait protéger l’agriculture, mais qui limite actuellement sa capacité d’exploiter tout son potentiel et offre une protection de plus en plus limitée et désuète dans un monde d’ouverture.

Dans ce contexte, la Commission formule plusieurs recommandations, dont les plus structurantes ont pour objectif de fournir de l’oxygène et d’ouvrir les systèmes de production, de mise en marché, de transformation et de distribution et d’accorder plus de liberté aux entrepreneurs du secteur.

Pour assurer et bâtir l’avenir
La Commission propose une vision d’ensemble, qu’elle traduit concrètement en attribuant à l’agriculture de demain les caractéristiques suivantes :
• Notre agriculture doit, en premier lieu, se donner pour mission première de nourrir les Québécois, sa vocation de base étant de produire des aliments de qualité pour le marché domestique.
• Elle doit aussi être multifonctionnelle, c’est-à-dire qu’au-delà de sa fonction nourricière, elle doit contribuer à l’occupation dynamique du territoire, à la revitalisation des collectivités rurales, à la production de biens non alimentaires et environnementaux et à la configuration des paysages. Elle est aussi un mode de vie et une source d’identité culturelle.
• Elle doit être plurielle, c’est-à-dire diversifiée dans ses composants : modes de production, profil des agriculteurs, gammes de produits, structure et taille des établissements, etc.
• Elle doit être plus entrepreneuriale, c’est-à-dire assumée et pratiquée avant tout par des hommes et des femmes gestionnaires qui, pour une forte majorité, sont propriétaires de leur ferme ou de leur entreprise et la gèrent comme une PME.
• Elle doit être hautement professionnelle, ce qui signifie que les agriculteurs et les transformateurs doivent être bien formés, tirer profit des avancées de la recherche et de la technologie, maîtriser les meilleures techniques et les adapter à la situation qui leur est propre.
• Notre agriculture doit aussi épouser inconditionnellement les principes du développement durable et tenir compte autant de la protection de l’environnement, de la viabilité et de la rentabilité des activités agricoles que des attentes des communautés, comme de la société tout entière.
• Enfin, notre agriculture doit aussi exploiter son plein potentiel et saisir toutes les occasions de s’affirmer et de contribuer activement à l’épanouissement social et économique du Québec.

Une vision à réaliser
Il est évident que l’agriculture québécoise d’aujourd’hui possède déjà plusieurs de ces caractéristiques. Elle a des acquis et des atouts enviables, sur lesquels elle peut prendre appui. La Commission juge ainsi essentiel de préserver les piliers du système agricole et agroalimentaire québécois, tout en insufflant à celui-ci une bonne dose d’oxygène.

La Commission est consciente que les changements et les réformes qu’elle préconise comportent leur part d’efforts, de questionnements et d’incertitudes. Aussi est-elle fermement convaincue de la nécessité de procéder à ces changements de manière ordonnée et progressive et en concertation avec les acteurs du secteur agricole et agroalimentaire. Il n’y a pas de véritable alternative ni de place pour le statu quo, croient les commissaires : si rien n’est entrepris, certains changements vont s’imposer d’eux-mêmes, sous les effets de la conjoncture, des nouvelles tendances de consommation et de la concurrence d’ici ou d’ailleurs.


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Source :
Jean Pronovost, président
Commission sur l’avenir de l’agriculture et de l’agroalimentaire québécois
Pour information :
Jean Filion, relationniste 418 646-1049 cell. : 418 572-2252